La sortie d’automne de cette année a réuni 18 personnes pour découvrir (ou redécouvrir) l’abbaye de Marcilhac-sur-Célé, accompagnées d’une guide remarquable. Puis, après un bon déjeuner reconstituant dans la charmante auberge de Corn après la fraîcheur matinale, nous avons visité le prieuré Notre-Dame-du-Val-Paradis à Espagnac-Sainte-Eulalie.
Une cella (cellule de moines) a été établie par les moines bénédictins de Moissac vers 845-850 dans un lieu désertique, sans voie de communication si ce n’est une voie pastorale.
Des fouilles réalisées en 1968-69 ont révélé des similitudes avec l’abbaye de Conques, ce qui permet de situer la construction de l’abbaye Saint Pierre de Marcilhac vers 1040-1070. L’enclos renferme non seulement l’abbaye mais aussi des bâtiments laïcs tels que la Maison du Roy.
Au XIè siècle, l’abbaye est très puissante et possède de nombreux fiefs dont l’Eglise de Rocamadour donnée par l’Evêque de Cahors. Vers 1100, Marcilhac se désintéresse momentanément de Rocamadour. La guerre entre Tulle et Marcilhac pour récupérer Rocamadour durera quelques siècles.
Au XIVè siècle, durant la guerre de cent ans, faute d’argent et de dotations, et suite aux pillages, le lieu est dévasté, les habitants quittent les lieux.
Au XVè siècle, La famille d’Hébrard de Saint Sulpice va restaurer l’abbaye, une restauration gothique sur des fondations romanes. Cette restauration restera inachevée.
Actuellement, l’abbé Guillaume Soury-Lavergne se montre très actif pour entretenir et aménager l’intérieur de l’abbaye.
Espagnac-Sainte-Eulalie
Deux prieurés primitifs ont existé en ce lieu successivement aux XIIè et XIIIè siècles. Mais trop proches du Célé, ils étaient menacés par ses crues. Un 3ème prieuré « tout confort », Notre-Dame-du-Val-Paradis, fut alors érigé par Aymeric d’Hébrard de Saint Sulpice à la fin du XIIIè siècle. Il abritait une centaine de religieuses augustines. Mais il sera détruit et incendié au cours de la guerre de cent ans.
Le monastère est reconstruit au XVIIè siècle mais ne compte plus que 18 religieuses.
Au cours de la révolution, il est abandonné et devient bien national. Ses matériaux sont largement utilisés par les habitants des alentours.
En 1974, le prieuré a été sauvé par la commune qui en a fait un gîte d’étape.
Dans l’église Saint-Augustin, nous avons pu admirer, entre autres, un retable baroque du XVIIè siècle et trois enfeus de style gothique rayonnant.
Après une visite au soleil de la cour de l’ancien cloître, les amis de Rocamadour se sont séparés… en attendant une prochaine sortie tout aussi agréable et instructive.
Crédits photos : Bernard Jamin
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